Juillet 2013, encore
En sortant de chez ma gynéco avec mon lot d’ordonnances, mes premières pensées vont à mon mari : je ne sais pas comment lui dire qu’il va devoir aller faire un spermogramme !
Alors, bien sûr qu’il fera le test sans rechigner. Il sait bien que c’est pour la bonne cause ! Mais j’aurais vraiment aimé ne pas l’impliquer là-dedans. C’est le lot de la femme tout ça ! C’est notre corps, nos hormones, notre envie, notre instinct. Bien sûr, il a envie de cet enfant lui aussi, mais ça ne le prend pas aux tripes comme moi. En plus, je suis tout le temps en train de le protéger, de faire que ça vie soit la moins dure possible. Ca me gêne pour lui. Je ne l’imagine pas du tout face à son petit pot et ses magazines peu catholiques. D’ailleurs, est-ce bien comme ça que ça se passe ? - On le saura bientôt !
Mais bon, il va bien falloir. Il a en effet son rôle, sa part de responsabilité dans ce désir d’enfant !
D’ailleurs c’est amusant, vu que nous en parlions il y à peine 2 semaines.
C’était lors d’un repas de famille chez moi. Mes parents, mon frère, ma sœur et ses 4 enfants. A table, elle nous racontait certaines bêtises de ses enfants, fatiguée. En effet, élever 4 enfants dont deux de 7 et 5 ans et des jumeaux d’un an, tout en travaillant, je lui accorde que ça ne doit pas être toujours simple. Mais bon à un moment, sous le sourire de courtoisie, le verni craque. J'ai quitté la table. Trop difficile d’entendre quelqu’un se « plaindre » d’avoir trop d’enfants.
Elle sait. C’est la seule personne de ma famille à être au courant de mon « infertilité ». Enfin, c’était. Car lorsqu’elle m’a rejoint dans la salle de bain, ceux restés à table se sont interrogés. Et c’est mon mari qui leur a lâché l’information. Pouvant toujours compter sur lui pour détendre l’atmosphère, mon père s’est mis à raconter leurs déboires, à lui et ma mère, pour nous avoir tous les 3. Lui aussi était passé par la case « labo et pornos glauques ».
Espérons qu’il se sente moins seul grâce à cette anecdote.